Deux jours. Deux énorme jours sans le voir. Oui, je sais parfaitement, pour certaines personnes, c'est tout à fait normal d'un éloignement d'une aussi petite durée. Sauf que pour moi, c'était à la limite de la catastrophe. Excessive ? Je ne trouvais pas. Quand on partageait une si forte amitié avec une personne, on la voit obligatoirement tous les jours. Certes, je « survie » avec les sms et les appels, mais ce ne serait jamais aussi intense que quand je suis en face de lui, à parler, à rire, à plonger mon regard dans le sien, … Tom. J'en revenais irrémédiablement et toujours à lui. Non, il ne me fait pas tourner la tête, il arrive simplement à complètement me faire passer de la pire des humeurs du réveil à éclater de rire sans raison apparente. Mais on s'en fiche, n'est-ce pas ? Tout ce qui comptait dans ma vie, c'était d'être heureuse et d'avoir ce bonheur si insignifiant pour certaines personnes. Revenons en à maintenant, je n'allais pas raconter toute ma vie non plus. Surtout que j'avais déjà une demi heure de retard à cause de mon adorable – crétin – de frère qui adorait encore et toujours m'énerver quand je devais aller voir mon meilleur ami. J'accédais enfin à la salle de bain, le bousculant pour gagner du temps. Une douche rapide, le temps de trouver mon t-shirt noir, un jeans au fond de mon armoire et une paire de chaussette, ainsi que des sous-vêtements, j'enfilais le tout en courant dans l'étage entier, trouvant mes chaussures – ne me demander pas comment – dans la chambre de mon frère. Tout était terminé. Blague bien sûr, je devais encore me coiffer – rapidement, j'ai la chance d'avoir des cheveux domptables – et me maquiller légèrement.

Partie de chez moi, faisant un dernier fuck à mon frère qui me harcelait déjà pour savoir quand je rentre, je me dirigeais vers la maison de Tom. J'y étais déjà venu, évidemment, mais il y avait toujours cette Maxynn que je ne pouvais pas me voir. Et bien entendu, entre nous, c'était tout sauf de l'amour. Tant pis, ça m'arrange qu'elle me déteste. Elle n'avait surtout pas intérêt à toucher à mon Tom, sinon ça allait sérieusement chauffer pour elle. Mais miracle, aujourd'hui elle ne serait pas là pour sans cesse me chercher. Après un peu de marche rapide, j'étais devant chez lui, en toquant à la porte. Non, je n'étais pas du genre à ouvrir la porte et entrer si c'est ouvert. Je n'avais pas été éduqué comme ça, donc j'attendais patiemment devant la porte, éteignant mon portable pour que mon frère arrête de le faire sonner toutes les deux minutes. Il arriverait à vivre sans moi quelques heures, il fallait qu'il arrête de dramatiser quand je m'absente juste pour aller voir des amis. Dans mes pensées, je ne remarquais même pas que la porte venait de s'ouvrir sur la personne que je voulais voir depuis deux jours …

Un sursaut la prit sans qu'elle ne puisse rien faire pour le contrôler. En même temps, quand vous ne voyez pas la porte s'ouvrir, trop énervé à essayer d'éteindre ce foutu portable qui sonne sans cesse et que d'un coup, la voix de votre ami débarque, si proche, ça fait peur, très peur. Quoiqu'il en soit, la jeune brune se retournait rapidement vers lui. « Sexy » fut sa première pensée, mais ça devait être répétitif à force, vu qu'elle pensait ça à chaque fois qu'elle le voyait. Oui, elle avait beaucoup de chance d'avoir un [sitrke]amoureux[/strike] meilleur ami – pardon – si beau. Cependant, c'était bien souvent le problème de sa possessivité maladive. « Oh je … on s'en fous hein » dit-elle en souriant, se laissant entraîner dans son chez-lui superbe. Il ne lui fallut pas plus de temps pour le serrer contre elle dans cette étreinte, trop heureuse pour refuser cela après deux jours entiers sans se voir. Elle ne ferait plus jamais ça, c'était invivable. Un petit sourire prit place sur ses lèvres en l'entendant parler tout bas, comme si on les espionnait, comme des tourteaux qui se disent des mots doux, … Hein ? Non, le dernier était juste impossible, une défaillance de son cerveau, rien de plus. Oublions ça. Ce qui l’enchantait encore plus était cet accent tout à fait craquant. Elle savait parfaitement comment il arrivait à faire tomber toutes les filles juste en parlant. Pardon ? Oh non, n'essayez toujours pas d'approcher son Tom !

« Je le sais autant que toi aussi tu m'as manqué, Tom » La mannequin restait lové dans ce contact si rassurant à ses yeux. C'était la personne – en dehors de son frère – avec qui elle avait le plus d'affinité et ne s'en cachait pas, bien au contraire. Lors de leur rencontre, elle n'avait pas réellement pensé qu'elle pourrait être si proche de lui – bien qu'elle en est eu fortement envie directement. Donc, l'occasion d'être plus avec lui s'étant présenté, elle avait évidemment sauté dessus. Il fallait être folle pour ne pas le faire, ou stupide, ou un mélange des deux quoi. Se détachant à peine, juste pour le regarder dans ses yeux magnifiques, elle rajouta « plus jamais on se quitte autant de temps, c'est affreux ! » avant de rire doucement, lui collant un bisou sonore sur la joue. Oui, elle profitait d'être avec lui du début, jusqu'à la fin, qui serait le plus tard possible. Une colle ? Exactement, et de la bien solide en plus, mais ça n'avait pas l'air de déranger son ami et depuis le temps, il lui aurait déjà dit cash s'il avait un souci avec ça, elle n'en doutait même pas.